Les maladies chroniques sont définies comme des affections nécessitant des soins prolongés, le plus souvent à vie et qui ne sont pas toujours guérissables. Elles peuvent entraîner des séquelles sur le plan fonctionnel et altérer la qualité de vie du patient et de son entourage, sans parler de leurs conséquences économiques.
La prise en charge de ces maladies se fait donc dans la durée, avec des stratégies au long cours parfois complexes, nécessitant l’intervention de nombreux professionnels.
En médecine humaine (où les maladies chroniques touchent au moins 20% de la population) comme en médecine vétérinaire, il est admis aujourd’hui que plus le patient comprend sa maladie, plus on renforce le facteur d’adhésion aux traitements proposés et à la nécessité d’une prise ne charge continue des soins.
Lors de maladie chronique, il est donc important que le vétérinaire traitant ait une approche basée sur l’écoute active du propriétaire et sur la nécessité de transmettre des informations sur la maladie et les objectifs du traitement.
On peut en effet considérer que le propriétaire pleinement impliqué dans le protocole de soin de son animal malade, sera une personne ressource utile pour l’équipe soignante.
Par cet échange, il s’agit de mieux comprendre les difficultés du propriétaire de l’animal qui doit supporter les aspects cliniques de la maladie (inconfort de son animal, gène locomotrice, plaintes douloureuses par exemple), les aspects pratiques (administration régulière de médicaments, soins parfois contraignants) et les aspects financiers (association de plusieurs molécules, coût de certains produits, durée de traitement …).
De plus, le praticien peut avoir besoin du propriétaire pour juger au quotidien de l’évolution de la maladie, dans un sens ou dans un autre, certains propriétaires développant un sens clinique qui peut être utile pour le professionnel.
Mais pour que cette alchimie opère, le praticien doit apprendre à communiquer davantage avec le propriétaire pour lui donner des éléments simples et compréhensibles sur la maladie, pour reconnaître les difficultés de traitement, les échecs potentiels mais aussi pour lui assurer de son engagement total à trouver une solution acceptable au long cours. C’est dans ces conditions qu’un climat de confiance peut s’établir pour un objectif commun : que le duo propriétaire-animal puisse retrouver une qualité de vie satisfaisante.
Cette alliance thérapeutique ou collaboration mutuelle entre le patient/client et le thérapeute marque un changement culturel profond dans la relation praticien-propriétaire d’un animal. Elle oblige le soignant à renoncer à sa toute « puissance » face au propriétaire qui était jugé jusque là incompétent pour accompagner la maladie de son compagnon. Elle permet aussi de limiter le défaut d’observance du traitement médicamenteux avec des enjeux médicaux (perte de bénéfices immédiats et/ou à long terme) et économiques (coûts directs et indirects).
On constate donc que la nécessaire adhésion du propriétaire aux modalités de soins s’inscrit dans une démarche globale pour une meilleure prise en charge de la maladie chronique au bénéfice de l’animal.