L’ARTHROSE


L’ « ostéo-arthrose » implique, dans un premier temps, les structures en relation directe avec l’articulation (« arthr-») : soit le cartilage, la membrane synoviale et le liquide synovial. Puis l’os attenant au cartilage articulaire est atteint (« ostéo-»).

Dans l’osthéoarthrose, cartilage et os sont peu à peu dégradés et déformés, et l’articulation ne peut plus jouer son rôle initial (mouvement et amortissement lors des sauts). Le mouvement devient douloureux et restreint, puis la douleur est présente même au repos.

L’arthrose est une maladie dont on peut soulager les symptômes et limiter l’évolution, mais que l’on ne peut pas guérir. L’objectif du traitement sera de rendre à l’animal un confort de vie acceptable et de limiter l’évolution de la maladie.

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POURQUOI ?

 

L’ostéoarthrose est, le plus souvent, la conséquence d’un appui anormal sur le cartilage (excès pondéral, traumatisme, sollicitation excessive). Une inflammation s’installe dans l’articulation, et dégrade d’abord le cartilage, puis les structures environnantes. A terme, l’os est déformé, la douleur devient permanente et de plus en plus intense.


QUI EST CONCERNÉ ?

 

Tous types d’animaux sont concernés par cette maladie. Parmi les carnivores domestiques, les plus concernés sont les chiens et les chats, en raison de leur longévité et de leur activité. Certains facteurs prédisposent à l’arthrose tels que le surpoids, une activité physique intense ou non adaptée, des antécédents de traumatismes articulaires ou osseux, un âge avancé, la race.


QUELLES SOLUTIONS ?

 

La prise en charge de l’arthrose comprend la suppression de l’inflammation (anti-inflammatoires), la diminution de la destruction du cartilage (chondroprotecteurs) et si possible la stimulation de la réparation du cartilage. Le confort de vie de l’animal doit également être maintenu par suppression de la douleur (analgésie) lorsque celle-ci est présente. Le choix des solutions doit être adapté à une utilisation sur le long terme avec des effets indésirables limités. Si l’arthrose est la conséquence d’un défaut de conformation (dysplasie de la hanche ou du coude, luxation de rotule,…) ou d’un traumatisme articulaire (fracture, rupture du ligament croisé,…) un geste chirurgical peut être indiqué.

Pour en limiter l’évolution, l’arthrose doit être prise en charge précocement et si possible dès la première crise.

Au début la maladie peut évoluer sans signes apparents. Des mesures hygiéniques doivent être mises en place, notamment chez les animaux prédisposés :

Éviter la prise excessive de poids pour limiter la surcharge des articulations,

Proposer à l’animal une activité adaptée à son âge et à sa taille,

Soutenir la fonction articulaire en privilégiant certains aliments ou compléments alimentaires.

EN SAVOIR PLUS SUR L’ARTHROSE

LA MANIFESTATION DE LA MALADIE

L’Arthrose évolue en plusieurs phases

PHASE DÉBUTANTE

Lorsque la première crise survient, le processus arthrosique a déjà commencé à évoluer, sans que l’animal ne présente de signes apparents. A ce stade l’inflammation articulaire s’emballe et peut se manifester de plusieurs manières.

Un chien pourra ainsi :

  • Boiter, en particulier après être resté couché longtemps
  • Mettre plus de temps à se coucher ou à se relever
  • Hésiter à sauter en voiture ou sur le canapé, ou à en descendre, voire refuser complètement
  • Hésiter à monter ou descendre les escaliers ou les trottoirs
  • Être moins enthousiaste en promenade
  • Craindre les caresses, les brossages et les jeux
  • Geindre en faisant certains mouvements

Un chat, aura plutôt tendance à :

  • Ne plus faire sa toilette (le poil feutre et s’agglomère en paquets)
  • Faire ses besoins hors de la litière (difficulté à y entrer, à se mettre en position, ou à viser)
  • Rester caché plus longtemps qu’à son habitude
  • Etre agressif lorsqu’on le caresse ou le porte
  • Ne plus réussir à sauter sur les meubles, lits ou canapés
  • Dormir moins, ou au contraire, plus qu’avant
  • Mettre plus de temps à se coucher ou à se lever
  • Etre moins actif d’une manière générale

Au cours de cette crise, la dégradation du cartilage est aggravée.

Après quelques jours de traitement prescrit par votre vétérinaire, la crise se résout, et l’animal semble mieux se porter, mais le processus arthrosique continue d’évoluer silencieusement.

Il est recommandé de mettre en œuvre des mesures préventives et curatives dès la 1ère crise arthrosique douloureuse pour conserver au maximum le capital articulaire : demandez conseil à votre vétérinaire.

PHASE ÉVOLUTIVE

Au départ occasionnelles, les crises douloureuses gagnent en fréquence et en intensité. Les crises se rapprochent, durent plus longtemps, sont plus sévères. Petit à petit, la douleur s’installe de manière permanente, toujours ponctuée de crises au cours desquelles la douleur est plus marquée.

PHASE AVANCÉE

Plus l’ostéoarthrose est avancée, plus la douleur permanente est intense, au point de devenir invalidante. Les déplacements se font plus difficiles et plus rares. Les muscles fondent, ce qui rend le mouvement plus difficile encore.

L’arthrose évolue d’abord silencieusement. Même en l’absence de symptômes, le cartilage se dégrade.

Plus l’arthrose avance, plus le cartilage se dégrade, plus la douleur est fréquente et intense jusqu’à devenir permanente et invalidante.

L’INFLAMMATION ARTHROSIQUE

Pour diverses raisons (défaut de conformation, traumatisme articulaire, infection, surpoids), une inflammation peut s’installer dans l’articulation. Au départ, elle ne touche que le cartilage. Certaines substances responsables de l’inflammation sont produites par le cartilage. A cause de ces substances les capacités de réparation du cartilage diminuent tandis que sa dégradation s’accélère.

C’est la dégradation interne du cartilage. Celui-ci devient friable, perd ses capacités d’amortissement et s’amenuise progressivement.

Le liquide synovial, qui sert de lubrifiant à l’articulation et nourrit le cartilage, est également modifié. Cela aggrave la dégradation du cartilage et altère la fluidité du mouvement articulaire.

L’articulation est entourée par une capsule, la membrane synoviale, qui contient le liquide synovial. Lorsque l’inflammation s’étend à la membrane synoviale, la douleur commence à apparaître.

La membrane synoviale produit également des substances responsables de la dégradation du cartilage.
C’est la dégradation externe du cartilage. Les dégradations externe et interne du cartilage libèrent des fragments de cartilage dans l’articulation. Cela favorise l’apparition d’un cercle auto-entretenu inflammatoire et entraîne une douleur au niveau de l’articulation.

L’inflammation articulaire évolue avec le temps. Elle va gagner l’os en contact avec le cartilage articulaire. L’os perd de sa résistance et se déforme sous la pression du fait de la disparition progressive du cartilage.

Au départ, l’arthrose n’est pas douloureuse. Le phénomène évolue depuis quelque temps lorsque la douleur apparaît et que le cartilage est déjà abimé, suite à sa dégradation interne et externe. Si rien n’est fait pour limiter la progression de la maladie, toute l’articulation est touchée, la douleur s’intensifie, devient plus fréquente, et le confort de vie de l’animal est diminué.

D’où l’importance de ralentir cette évolution dès les 1ers symptômes et tout le long de la maladie arthrosique.

QUI EST CONCERNÉ ?

Tous les animaux sont potentiellement concernés. Certains présentent une prédisposition, en raison de plusieurs critères :

LA RACE

Certaines races de chiens ou de chats sont prédisposées à des malformations articulaires, telles que la dysplasie de la hanche ou la dysplasie du coude, ou encore la luxation de rotule par exemple.

Chez le chien, les races les plus concernées sont : le Berger Allemand, le Labrador Retriever, le Golden Retriever, le Flat-Coated Retriever, le Rottweiler, le Boerbull, le Bulldog, l’Akita Inu, le Chow-chow, le Cocker, l’Epagneul breton, le Yorkshire, le Loulou de Poméranie, le Lhassa apso, le Chihuahua, le Cavalier King Charles, le Boston Terrier, le Bichon frisé ou encore le Caniche.

Chez le chat, les races Maine Coon, Persan et Birman sont les plus touchées.

LE SURPOIDS

Le surpoids est associé à un excès de cellules graisseuses. L’excès pondéral est la conséquence d’une ration alimentaire excessive ou déséquilibrée, d’une dépense énergétique insuffisante par rapport à la quantité d’énergie ingérée, ou d’un dysfonctionnement hormonal. Les cellules graisseuses produisent des substances responsables de l’ inflammation, que l’on retrouve notamment dans les articulations.

L'ACTIVITÉ PHYSIQUE

Un animal pratiquant une activité physique intense, non adaptée à son poids ou à son âge, et potentiellement traumatisante pour les articulations, aura davantage de risques d’être affecté par l’arthrose. C’est le cas notamment des chiens de sport (cani-cross, agility), de ring, ou simplement des chiens très actifs qui sautent beaucoup.

LES ANTÉCÉDENTS

Des traumatismes articulaires ou osseux tels que fracture, rupture de ligament croisé crânial, entorse, sont responsables –temporairement ou à long terme- de modifications d’appui et de conformation d’une ou plusieurs articulations. Les contraintes anormales subies par l’articulation sont à même de générer une inflammation articulaire.

L'ÂGE

Les animaux âgés sont davantage concernés par l’arthrose, car leurs articulations ont, au cours de leur vie, été soumises à de nombreux microtraumatismes ou phénomènes pro-inflammatoires. Toutefois, on considère chez le chien que 20% des individus d’un an ou plus sont concernés1

Certaines races de chiens et de chats sont plus à risque de développer de l’arthrose. Il en va de même pour les animaux en surpoids, exerçant une activité physique inadaptée, ayant subi des traumatismes articulaires, ou âgés. Pour ces animaux, des mesures hygiéniques permettent de retarder l’apparition de la maladie.

LA GESTION DE L’ARTHROSE

Une fois le processus arthrosique initié, il n’est actuellement pas possible de revenir en arrière. Il est donc primordial de ne pas attendre les récidives pour agir.

LA PRESERVATION DU CARTILAGE ET DU CAPITAL ARTICULAIRE

Parce que le processus de dégradation des structures articulaires commence par le cartilage, il est crucial de protéger celui-ci. Une lutte efficace contre l’inflammation et contre la dégradation interne et externe du cartilage est donc nécessaire. La prévention des crises arthrosiques, et du pic d’inflammation qui leur est lié, permet de maintenir le confort de l’animal et de préserver le capital articulaire.

L’INFLAMMATION

C’est elle qui est responsable de la destruction du cartilage, de la douleur, et de la destruction de l’os en contact avec le cartilage articulaire.

Pour contrer l’inflammation, il existe plusieurs solutions. L’utilisation de molécules anti-inflammatoires par voie générale (injection, comprimés, solutions buvables, …) ou locale (injections intra-articulaires) est la méthode la plus fréquemment utilisée. Des techniques de rééducation fonctionnelle sont également disponibles, telles que la physiothérapie ou les traitements par laser ou ondes de choc.

LA DESTRUCTION DU CARTILAGE

Certains médicaments, aliments et compléments alimentaires ciblent directement les substances responsables de la destruction du cartilage, et les neutralisent. Ils peuvent également stimuler d’autres substances, qui permettent la réparation de cartilage.

LA DOULEUR

La douleur est causée par l’inflammation. Cependant, il peut arriver que lutter contre l’inflammation ne suffise plus à faire disparaître la douleur. Des traitements antalgiques (anti-douleur) peuvent alors être instaurés, notamment dans les stades les plus avancés de l’arthrose.

LA CHIRURGIE

Dans certains cas, une chirurgie peut-être indiquée pour pallier à une arthrose sévèrement invalidante.

LA TOLÉRANCE AUX TRAITEMENTS

L’arthrose est une maladie chronique, ce qui veut dire qu’une fois installée, on ne peut la supprimer complètement. En conséquence, les animaux atteints sont souvent amenés à recevoir des traitements plusieurs fois au cours de la vie, et parfois tous les jours. Il est donc préférable de choisir des traitements qui occasionnent le moins d’effets indésirables possibles, tout en ayant une longue durée d’action.

PARLEZ-EN À VOTRE VÉTÉRINAIRE

Un animal atteint d’arthrose ne peut être guéri. En revanche, l’évolution de sa maladie peut être ralentie, afin de préserver son confort de vie sans douleur le plus longtemps possible. Pour cela, une prise en charge précoce de l’arthrose est nécessaire. La prise en charge est plus efficace si elle est mise en place dès les premiers symptômes, et inclut la lutte contre l’inflammation et la douleur, ainsi que la protection du cartilage de la dégradation interne et externe. L’arthrose étant une maladie chronique, une prise en charge tout au long de la vie de l’animal est le plus souvent indiquée. Il est donc recommandé de choisir des solutions adaptées à chaque animal, de préférence sans toxicité. Avec une bonne prise en charge, le confort de vie de l’animal peut être préservé très longtemps.