LES MALADIES RESPIRATOIRES BOVINES

Les maladies respiratoires bovines sont une atteinte de l’appareil respiratoire. Elles sont responsables de mortalité en allottement, diminuent les performances d’élevage, et sont souvent coûteuses pour l’éleveur.

Les animaux atteints peuvent présenter des symptômes généraux : fièvre, abattement, perte d’appétit. Des symptômes respiratoires sont également observables : difficultés respiratoires, toux, écoulements nasaux.


POURQUOI ?

Plusieurs éléments sont à l’origine des maladies respiratoires bovines en élevage : des agents pathogènes (virus, bactéries, parasites, champignons) profitent de facteurs environnementaux et individuels (mauvaise immunité de l’appareil respiratoire chez les veaux de moins d’un an)1 pour coloniser les bronches et poumons des animaux sensibles.


QUELLES SOLUTIONS ?

La gestion des maladies respiratoires bovines passe par la prévention : mesures d’hygiène des bâtiments, ventilation, limitation du stress, vaccination par exemple.

Une fois déclarée, la maladie requiert l’usage d’antibiotiques adaptés, d’anti-inflammatoires, et de traitements symptomatiques si nécessaire (bronchodilatateurs, diurétiques).


QUI EST CONCERNÉ ?

Les maladies respiratoires bovines concernent principalement les jeunes animaux : veaux mis à l’engraissement (on parle alors de fièvre des transports, ou « shipping fever ») et troupeau de renouvellement (on parle dans ce cas de bronchopneumonie infectieuse enzootique).

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Pour prévenir la maladie, de nombreux facteurs peuvent être maîtrisés. Notamment, il est conseillé de renforcer la faible immunité du veau , qui le rend vulnérable. La prévention repose également sur la maîtrise des paramètres d’ambiance et facteurs de stress.

Pour traiter, une antibiothérapie ciblée et adaptée est incontournable, de même qu’un traitement anti-inflammatoire. Des traitements symptomatiques peuvent également améliorer le confort de vie des animaux atteints.

Prévention et traitements sont à adapter aux spécificités de chaque élevage.

LES MÉCANISMES DE MISE EN PLACE

Les bovins de moins d’un an ont un appareil respiratoire immature1, qui n’est pas encore capable de lutter efficacement contre les agents infectieux et l’inflammation associée.

Au départ, un virus profite de cette faiblesse pour s’installer dans l’appareil respiratoire. Il est alors responsable de lésions qui diminuent davantage les défenses immunitaires locales. Des bactéries peuvent ensuite coloniser la trachée, les bronches et les poumons, et provoquer d’autres dégâts2.

Si l’inflammation et l’infection persistent (absence ou échec de traitement), la maladie peut évoluer en atteinte chronique. Les bactéries peuvent passer dans le sang et s’installer dans d’autres structures, dont notamment, les articulations, particulièrement vulnérables. Une des complications des maladies respiratoires bovines est donc l’arthrite (inflammation des articulations) septique (infectieuse).

LES ANIMAUX CONCERNÉS

Ce sont principalement les veaux et les jeunes bovins (âgés de moins d’un an) qui sont touchés. La première raison est l’immaturité de leur appareil respiratoire.

Leur système immunitaire immature est également en cause. Protégés par les anticorps transmis par la mère dans le premier lait (colostrum) pendant environ 2-4 semaines, le système immunitaire du veau ne prend le relais qu’à partir de 1 à 2 mois d’âge. Il existe donc un intervalle de temps au cours duquel le veau n’est pas protégé contre les agents infectieux.

D’autre part, les veaux sont particulièrement sensibles aux facteurs environnementaux : température, ventilation, humidité, poussières, hygiène du bâtiment et de la litière, …

Enfin, leur mise en lots pour l’engraissement est source de stress (manipulations, transport, changements alimentaires, mise en contact avec des animaux provenant d’autres élevages), ce qui augmente le risque.

LA PRÉVENTION

Certains facteurs favorisant la maladie peuvent être contrôlés. C’est notamment le cas des facteurs environnementaux. Une bonne conception des bâtiments d’élevage permet une meilleure maîtrise de la température, de la ventilation, et de l’hygrométrie. La prévention passe aussi par une bonne gestion de la densité de population, de la répartition des lots, et de la possibilité de mise en quarantaine des animaux malades ou nouvellement introduits dans l’élevage.

Les facteurs de stress peuvent aussi être minimisés, par une manipulation douce et une limitation du dérangement des animaux. Les conditions de transport lors de l’allottement sont également un point d’amélioration.

La conduite d’élevage comporte des éléments sur lesquels l’éleveur peut jouer pour minimiser les risques : optimiser la saison des vêlages, améliorer la technique de paillage, procéder à des transitions alimentaires lors de changement d’aliment, et incorporer des apports oligo-vitaminés dans la ration.

Plus spécifiquement, la prévention passe également par la vaccination du troupeau (y compris les jeunes) contre les agents pathogènes circulants, et par le déparasitage des mères et des veaux. Enfin, à titre individuel, et en priorité, il est primordial que les nouveau-nés ingèrent le plus précocement possible un colostrum de qualité en quantité suffisante pour sa richesse en anticorps et en facteurs de la réponse immunitaire.

LES TRAITEMENTS

L’agent initiateur de la maladie est le plus souvent un virus. Toutefois, des surinfections bactériennes sont extrêmement fréquentes, aussi un traitement antibiotique ciblant les bactéries impliquées est le plus souvent nécessaire.

Un traitement anti-inflammatoire est également recommandé, car il permet de combattre la fièvre, d’améliorer la respiration, d’augmenter l’appétit et de réduire le risque de lésions des poumons (responsables à plus long terme de difficultés respiratoires chroniques)3, 4. Attention toutefois, certains anti-inflammatoires peuvent être responsables de troubles digestifs (ulcères de la caillette) et, plus rarement, rénaux (insuffisance rénale).

Enfin, des traitements symptomatiques peuvent être indiqués, lors de forte inflammation bronchique (bronchodilatateurs) ou d’œdème pulmonaire (diurétiques).